[English version, click here] On était prévenu. Jonwayne, la nouvelle recrue de Stones Throw Records, n’accorde pas ou peu d’interview. « Je ne suis pas contre le fait d’accorder des interviews, mais j’essaie de ne pas répondre aux mêmes questions pour chaque blog qui a 50 lecteurs ».
On aurait pu se sentir visés. Mais non, on est flattés. Wayne a pris le temps de répondre à nos questions – Stones Throw, WeDidIt, Pornhub et L.A. – non sans un sérieux exemplaire.
Mais il semble que ce soit ce même sérieux qui ait porté sa chance jusqu’ici. Une persévérance doublée de gros coups de bol qui l’a mené là où il est aujourd’hui, à côtoyer ceux qu’il admirait plus jeune, Madlib, PB Wolf et les fantômes de Dilla.
Interview.
Qu’est-ce qui vous a décidé à former le WeDidIt Crew (Shlohmo, D33J, Groundislava…)?
Et bien, le WeDidIt crew était déjà là avant que je l’intègre. Henry (Shlohmo) et tous les gars se connaissaient depuis le lycée et j’ai simplement échangé avec Henry sur myspace. Je suis fan de sa musique et inversement. Alors quand il a commencé à percer et que moi-même je me suis mis à tourner en concert, nous avons discuté ensemble et nous sommes dit que ce serait logique de m’inclure au projet.
Nous avons cette même énergie, qui je le ressens, s’étend à une bonne partie de notre génération, et c’est ça qui nous fait nous réunir de temps en temps. Entre amis, avant tout.
Tu viens juste de signer chez Stones Throw, que partages-tu avec le label ?
Je suis un grand fan depuis le lycée. En fait, j’ai regardé des photos de mon profil myspace, qui n’a pas été actualisé depuis des années, et j’ai découvert des photos de Percee P et Madlib et Dilla sur mes pages « like » du petit garçon que j’étais. Je pense que mon attachement au label a clairement influencé mon style et plus généralement ma vision de la musique.
« Daddy Kev m’a dit une fois que la scène musicale d’aujourd’hui était pareille à la conquête de l’Ouest. Tu dois simplement y aller et prendre ce qu’il y a à prendre. »
C’était inattendu ?
Carrément, mais quand j’ai rencontré Wolf (Peanut Butter Wolf, le boss de Stones Throw) pour la première fois, c’était presque irréel! Donc, lorsque cela s’est fait, j’y étais en quelque sorte préparé. Cela semblait juste s’accorder aux circonstances. En 2010, j’ai eu le sentiment d’être pris dans une vaste et étrange série de coïncidences fortuites qui m’ont mené là ou j’en suis aujourd’hui. On pourrait simplement accorder ça à ma persévérance, mais lui attribuer autant d’évènements en ma faveur serait insensé.
Plus généralement, quelle ton opinion sur le rôle des labels à l’ère d’Internet ?
Sont-ils vraiment nécessaires au développement d’un artiste ?
J’ai l’impression qu’à notre époque, les services offerts par le label moyen ne sont pas nécessaires au succès d’un artiste. Daddy Kev m’a dit une fois que la scène musicale d’aujourd’hui était pareille à la conquête de l’Ouest. Tu dois simplement y aller et prendre ce qu’il y a à prendre. Tu dois simplement y aller et prendre ce qu’il y a à prendre. Et j’ai l’impression que cela peut-être fait sans l’aide d’un label. Mais à l’inverse des labels comme Stones Throw s’impliquent totalement dans la carrière de l’artiste et s’investissent pour le guider.
Tout dépends vraiment de la situation.