Londres. Il est bientôt 1h du matin lorsque l’on se retrouve à errer à la sortie du métro Brent Cross, au dessus du quartier juif de Golders Green, dans le nord de la capitale. Une ballade improvisée dans une zone industrielle qui mènera un peu plus tard jusqu’à un squat. 2 coups sur une porte en métal, elle s’ouvre sur deux énormes black armés de barres en fer et battes de baseball. C’est bien ici que cela se passe et il vous faudra lacher 10 £ pour aller plus loin vers le hangar.
L’obscurité est telle que l’on a du mal à se repérer, on distingue une centaine de silhouettes qui s’agitent devant un mur d’où émanent des basses. La déco, industrielle au possible avec quelques accents psychés, des champis fluos qui font ressortir une toile d’araignée gigantesque, c’est un peu glauque, voire un cloaque, on ira pisser accompagné ce soir.
Sur le dancefloor se regroupent des personnages atypiques qui participent à donner l’âme du lieu. On ne les croisera qu’ici, on ne les reverra sans doute jamais. C’est la rencontre avec des hommes-arbres aux racines qui descendent profondément dans le sol bétonné, d’autres ont le nez allongé, de petites dents et les oreilles poilues ce sont traits pour traits des renards et au milieu de cette assemblée, une créature divine phosphorescente qui donne le pas, chacun s’articulant autour de sa chorégraphie pour taper du pied.
Plus loin dans la salle, un comptoir éclairé par un néon violet clignotant ressemble à un bar. On y vend aucun alcool connu mais des choppes de liquides fumants, visiblement avec des bulles, c’est épais et on a l’impression d’ingurgiter sa première urine du matin, il paraît que c’est tonifiant.